Whisky #1

Enfin ! Après trois semaines en Irlande on a enfin visité une distillerie !!!

Et oui, ça ne court pas les rues car pour la petite histoire, l’Irlande comptait à la fin du XVIIIe siècle presque autant de distilleries dans les granges que de moutons dans les pâturages, soit plus de 2000 distilleries, pour la plupart clandestines. Mais avec les différentes crises et restrictions en termes d’export, il n’en restait plus que 4 en 1966 : Jameson, Power’s, Cork Distilleries et la 4e, Bushmills.

Vous pourrez lire de très bonnes explications à ce sujet dans l’article de Slate cité en bas de page. 


Pour notre part, nous avons commencé notre périple du whisky par la maison Jameson & Sons près de Cork. On vous prévient c’est du lourd, du très lourd !

Une fois arrivés sur place, on trouve l’ancien complexe et le nouveau. 

La distillerie que nous avons visitée, construite en 1867, a servi à la production de whisky pendant 150 ans avant de cesser toute activité en 1975, suite à la construction d’un nouveau complexe à proximité. 

Dans l’ancienne usine, on trouve les plus vieux alambics industriels au monde construits il y a 160 ans et avec une capacité totale de 144 000 litres !

En 1966, les 4 distilleries survivantes se sont réunies pour former les Irish Distillers afin de ne pas sombrer. Et Pernod-Ricard les a rachetés en 1988. Rassurez-vous ça n’a pas changé le goût 😉

La nouvelle usine est la distillerie la plus moderne internationalement ; sa capacité de production actuelle s’élève à près de 19 millions de litres d’alcool par an, avec 13 alambics pour y parvenir.

La maison Jameson produit les whiskys suivant : Jameson, Midleton, Redbreast, Paddy, Greenspot, Yellowspot and Power’s. 

Commençons donc notre visite…


Voici un premier bâtiment qui donne sur la cour où les agriculteurs livraient l’orge.

La distillerie en achetait suffisamment pour la période de distillation.

Les disques noirs sur les murs du magazin à grain (ci-dessous) sont des barres de fer qui renforcent les parois lors du remplissage. Le magasin comporte 5 étages qui stockaient 250 tonnes d’orge chacun à l’époque !

L’orge était ensuite trempée pendant 4 jours pour germer avant d’être stockée dans ce bâtiment gigantesque afin de sécher. La germination était alors stoppée grâce à l’utilisation de charbon sans fumée.

C’est ici qu’apparaît l’une des principales différences avec le whisky écossais pour lequel le grain est séché en chaleur directe avec du feu de tourbe.


Le moulin comporte une roue de 6,7 mètres de diamètre et actionne 5 meules.

Une fois le broyage de l’orge et du malt (orge germée) terminé, le brassage peut commencer.



Une fois cette étape finie, le mélange est stocké dans de très très grands réservoirs et de l’eau bouillante y est ajoutée. L’amidon se transforme alors en sucs fermentescibles et donne le moût.

On ajoute à ce dernier de la levure de bière et on patiente 3 jours.

Enfin, on peut passer à l’étage cruciale de la fabrication : la distillation !!!


Voici une autre particularité : le whisky irlandais est distillé 3 fois ! 

L’opinion locale affirme que la triple distillation confère au whisky une pureté, une fraîcheur, une qualité unique. Selon cette même opinion, les Écossais ont toujours été trop radins pour procéder à cette distillation supplémentaire, eux qui ne font qu’une double distillation. Ces derniers affirmant au contraire qu’une 3e distillation ne peut que cacher les deux premières forcement foirées par les Irlandais !

Vous voyez, on est sur du bon gros débat hautement technique 🙂


Voici la partie extérieure où est stockée l’eau froide utilisée par les alambics pour la distillation. On peut aussi voir la cheminée qui évacue les vapeurs de ces derniers. 

Les fûts dans lesquels vieillissent les whiskys sont faits avec du bois de chêne. Mais la sélection est drastique. Les fûts sont importés des US, du Portugal et d’Espagne où ils ont déjà servi pour le stockage de bourbon, xérès et porto.

En effet, après la triple distillation, le spiritueux n’a ni couleur ni odeur particulière et ne deviendra un vrai whisky qu’après les 3 ans minimum règlementaires de maturation. Les fûts participeront pour beaucoup au goût conféré à chaque whisky et seront conservés à l’abri de la lumière pour une maturation d’en moyenne 5 à 7 ans en ce qui concerne Jameson and Sons. 

Pas de photo à l’intérieur car obligation d’éteindre les appareils électriques pour éviter les incendies (et oui, y’a de l’alcool dans l’air !)

Voici ci-dessous la seule photo d’un des bâtiments de maturation.

Sur les photos suivantes, on peut voir la couleur des whiskys qui change selon leur maturation.

À sa sortie des alambics à gauche et puis 3 ans, 6 ans, 12 ans et 18 ans en allant vers la droite.


Les photos ci dessous montrent une nouvelle unité dans laquelle sont testées de nouvelles recettes (à titre de comparaison, 6 fûts par jour sortent de cette usine versus 2000 pour la nouvelle usine…)


Et pour finir : dégustation évidemment !


… et achat du Greenspot édition spéciale car maturation en fûts qui ont préalablement servi à stocker du Bordeaux (ahlala, ces Français…) !

Pour aller plus loin, voici un très bon article de Slate

Nous voulions dédicacer cet article à Tonton JC-PS. Bon rétablissement à toi (on te fait confiance pour retrouver la route de la pleine forme !). Pensées aussi pour nos deux paternels, tous deux aficionados de whiskys, irlandais ou non, depuis Mathusalem !

3 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Daniel dit :

    Avis du paternel de Manue : seule compte la 3e distillation, celle du gosier ! Je prête volontiers le mien, histoire de départager Irlandais / Ecossais. Vraiment histoire de me rendre utile, croyez-le bien ! 😝

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    1. efloch dit :

      On en attendait pas moins des institutions !

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  2. Yves dit :

    Avis du paternel de Simon:
    Enfin un reportage intéressant !!!! 🙂
    J’ai bien repéré la belle couleur du 18 ans d’âge.
    J’attends d’apprécier sa belle saveur…. en compagnie de Daniel, bien sûr…
    Yves

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