Stirling, terre de héros ! 

De tout temps, Stirling fut la ville disputée par les troupes écossaises et anglaises. A la frontière avec les Highlands, sa position hautement stratégique en a fait le lieu des batailles les plus emblématiques de la nation. La plus connue, la bataille de Stirling, le 11 septembre 1297, a fait de William Wallace le héros de toute une nation en écrasant les troupes anglaises trois fois supérieures en nombre aux leurs. 17 ans plus tard, au Sud de Stirling, c’est le bon Robert (Robert the Bruce) qui infligea une sévère défaite aux Anglais lors de la bataille de Bannockburn. Et ce ne sont pas les seuls chapitres des guerres d’indépendance écossaises qu’a connu Stirling ! Nous ne pouvions évidemment pas passer à côté de tant d’Histoire. Stirling, en avant ! 

Direction the Wallace Monument, tour de 67m de haut érigée en 1869 à la mémoire de William Wallace. Visible de toute part, plusieurs kilomètres à la ronde, le monument en impose par son emplacement au dessus de la colline de Abbey Craig. Il émerge d’ailleurs parfaitement de la ville lorsqu’on l’observe depuis le château. 


Ici avec le pont de Stirling au 1er plan.


Puis avec la statue de Robert the Bruce sur la droite. 

La colline sur laquelle a été implanté le monument n’a pas été choisie au hasard, loin de là ! Il s’agit de la colline depuis laquelle William Wallace observait Edouard Ier et ses 7000 hommes se préparer à la bataille avant de les piéger comme des rats ! 


Pour la petite Histoire de la bataille de Stirling (qui mérite tout de même un H majuscule), les forces anglaises cherchaient à traverser le seul et étroit pont qui traversait la rivière les séparant des troupes écossaises afin d’engager le combat. Mais l’étroitesse du pont et les sols marécageux ralentissent les troupes anglaises. La tactique de Wallace est la suivante : attendre qu’un nombre suffisant d’Anglais aient traversé le pont pour attaquer le gros des troupes anglaises et dans le même temps couper la route à toute retraite. Les troupes anglaises sont décimées et perdent plusieurs milliers de soldats (de 3000 à 6000 selon les textes… ca fait une petite différence !). Cette bataille assurera à Wallace le pouvoir de faire régner l’ordre dans les contrées écossaises. Il sera même nommé « gardien du royaume de l’Ecosse » en 1298. 

La page Wikipédia qui lui est dédiée raconte la fin tragique qui l’attendit ensuite en ces termes que je ne saurai paraphraser : Après une vie de hors-la-loi en Ecosse, Wallace est capturé près de Glasgow le 3 août 1305 par les hommes du sire John Menteith, le gardien du château de Dumbarton qui, comme la plupart des nobles écossais, avait fait sa soumission au roi d’Angleterre. William Wallace est transféré à Londres le 22 août 1305 et condamné à mort pour haute trahison envers son souverain, crimes et sacrilège. Le lundi 23 août 1305 il est emmené en procession sur un cheval jusqu’à Westminster Hall et exécuté (hanged, drawn and quartered) à l’âge de 35 ans. William Wallace est mis à mort dans les conditions atroces réservées aux traîtres : traîné par des chevaux par les pieds sur plusieurs kilomètres de Westminster à la Tour de Londres et de là, à Aldgate moitié pendu, éventré et le feu mis à ses entrailles. Il est finalement décapité, puis découpé en morceaux. Pour que cela serve d’exemple, Edouard Ier fait exposer les différentes parties du corps de William Wallace aux quatre coins du royaume d’Angleterre. Sa tête est placée sur le pont de Londres et les parties de son corps réparties entre Newcastle-upon-Tyne, Berwick-upon-Tweed, Stirling et Perth.

Appétissant n’est ce pas ? Si vous ne l’avez pas vu, je ne saurai que vous conseiller de regarder Braveheart, de et avec Mel Gibson, cinq fois oscarisé en 1995. La mort de William Wallace fait partie de ces scènes qu’on n’oublie jamais…

Sauf que voilà, son exécution va vivifier la colère des Ecossais et leur désir d’indépendance. C’est là que Robert the Bruce entre en scène ! 

Après avoir longtemps prêté allégance au roi Edouard Ier d’Angleterre, Robert the Bruce, héritier et comte de Carrick, décide de faire valoir ses droits au trône d’Ecosse en 1304. Il est couronné Roi d’Ecosse en 1306, six mois après l’exécution de William Wallace. Profitant de la mort d’Edouard Ier en 1308, il passera les années suivantes à conquérir puis perdre puis regagner les châteaux et les terres qui lui sont si chères et qui étaient tombés aux mains des Anglais. En 1314, le frère de Bruce, Édouard, est suffisamment en confiance et met le siège devant le château de Stirling afin d’en récupérer la possession écossaise. 

Édouard II réunit alors entre 2000 et 3000 chevaliers, et entre 16000 et 20000 archers, hommes d’armes et paysans anglais pour écraser l’offensive écossaise. De son côté, Robert ne parvient à rassembler que 5000 hommes… La bataille de Bannockburn a commencé ! 

Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, Robert Bruce remporta une écrasante victoire en utilisant des carrés de piquiers nommés schiltrons sur lesquels vinrent s’écraser les charges de cavalerie anglaises. 


Schéma de carrés de piquiers utilisés lors de la bataille et qui terrassea la chevalerie anglaise. La chevalerie de Robert the Bruce attendait derrière ces schiltrons afin d’attaquer les soldats anglais désormais sans monture. Un troisième rang de soldats, derrière la chevalerie et invisible par l’ennemi, finit d’achever le travail…! Bon, la bataille fut bien sûr un peu plus complexe que cela et je vous invite fortement à lire la page Wikipedia de la bataille pour en connaître tous les détails !  

Cette victoire, due à la stratégie de Robert Bruce, parachève l’indépendance du pays. Il restera indépendant jusqu’en 1707, quand le « Union Act » unifie les deux pays. Jacques VI d’Écosse, descendant de Bruce, devint à la fois roi d’Angleterre et d’Écosse en 1603 mais les pays sont restés indépendants jusqu’en 1707 [dixit Wikipedia].

Après tout ça, Robert méritait bien sa statue devant le château de Stirling que nous n’avons pas manqué de visiter ! On vous emmène ! 

La clé d’entrée du château ! 

L’entrée du château de Stirling. Très peu de vestiges de l’époque de Robert the Bruce subsistent aujourd’hui. La plupart des constructions datent du 16e siècle et ont été réalisées par Jacques V (1512-1542), descendant de Robert the Bruce et l’un des nombreux héritiers de la dynastie Stuart (qui régna sur l’Ecosse de 1371 à 1714 tout de même !). 

L’extérieur entièrement rénové du Great Hall. 

Vue sur ce qu’il reste des jardins du château. 

Le piton rocheux sur lequel fut construit le château à partir du 14e siècle. 

L’extérieur du palais construit par Jacques V. 

Les portraits en médaillons et autres boiseries sculptées qui ornaient autrefois les plafonds du palais. Ils étaient alors peints de couleurs vives. 

La statuette de Jacques V, alignée sur celles de Vénus et autres dieux de la mythologie grecque (humble le gars).

L’intérieur du Great Hall qui pouvait accuellir jusqu’à 500 convives et des festins à n’en plus finir ! 

Les intérieurs du palais ont été entièrement refaits selon les plans d’époques. Tous les drapés et boiseries peintes sont de parfaits facsimilés qui nous plongent dans l’Histoire des lieux. 

Les tapisseries que vous apercevez ci-dessus sont des reproductions des originales exposées aujourd’hui à New York (on n’a pas compris pourquoi d’ailleurs !). Elles ont été tissées par des artisans ces 7 dernières années dans les poudrières du château, respectant chaque motif original. Un travail de titan ! 

Désolée Simon mais tu as gâché ma photo. Ta tronche de cake méritait donc de se retrouver ici ! Mouahahahah !!

La chapelle du château qui fut construite en 1594 par Jacques VI pour le baptême de son fils héritier, le prince Henri. 
The Great Hall vu depuis la cour. 

Le style de l’armée écossaise, on adore !

Les cuisines et leurs superbes mises en scène 😉

Au fond, les poudrières dans lesquelles ont été réalisées les fameuses tapisseries !

Petite expo sur la reproduction des tapisseries. 

Et pour finir, une petite légende liée au château : 

Comme la plupart des châteaux écossais, Stirling a ses fantômes. Le plus connu est celui d’une « dame verte » qui aurait été une servante de la reine Marie Stuart, à qui elle aurait sauvée la vie en découvrant à temps un incendie dans les tentures de sa chambre pendant qu’elle dormait. Depuis lors, cette « dame verte » apparaîtrait régulièrement pour annoncer des incendies ou des catastrophes, voire la mort [dixit Wikipedia]. Alors, vous y croyez ? Nous on ne l’a pas vue en tous cas…

Nous espérons que cette tranche d’Histoire vous a plu et vous donnons rdv dans quelques jours pour de nouvelles aventures tout près de Fruin Farm ! 
 

Un commentaire Ajoutez le vôtre

  1. Yves dit :

    Parfait cette présentation de Stirling et de son histoire…
    Comme si on y était !!
    Je vois que Robert the Bruce a bien appris des stratégies de William Wallace qui se trouve ainsi vengé du Tiran Anglais. Manue tu a raison de recommander Braveheart. Un film que vous n’oublierez pas de sitôt…
    J’ai lu le détail de la bataille de Bannockburn sur WIKIPEDIA. Chapeau le Robert…!
    Merci de nous avoir fait partager ce moment.
    Bises
    Yves

    J’aime

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