Rosslyn Chapel, la chapelle de Da Vinci Code

Aujourd’hui, retour sur l’une de nos plus belles balades écossaises : The Rosslyn Chapel. 

Située à 11kms au sud d’Edimbourg, la chapelle n’est autre qu’un petit bijou sculpté dans un écrin de verdure. Une véritable beauté du XVe siècle ! Elle est de nos jours connue pour deux raisons principales. Tout d’abord, c’est dans ce village qu’est née Dolly, la première brebis clonée, en 1996. Je ne résiste donc pas à vous montrer une photo de la dite Dolly, que nous avons pu observer un peu plus tard au musée national d’Edimbourg (Dolly n’a vécu que 6 ans… mais c’est sans doute la seule brebis qu’on puisse trouver dans un édifice culturel !)


La deuxième raison est encore plus populaire. C’est dans la Chapelle de Rosslyn qu’a été tournée la scène finale de l’adaptation cinématographique de Da Vinci Code avec Tom Hanks et Audrey Tautou. 


Mis à part ces deux évènements récents, en quoi cet endroit est-il si exceptionnel ? 

Et bien car son état est tout simplement remarquable ! Jamais nous n’avions vu un édifice âgé de plus de 550 ans dans un si bel état. Il faut dire que son commanditaire, le seigneur de Rosslyn William Saint Clair, fit venir des maîtres artisans de l’Europe entière pour le construire. Héritier d’une famille noble écossaise descendant des chevaliers Normands de Saint-Clair et, selon la légende, liée aux Chevaliers du Temple, il avait pour idée, en bâtissant cet édifice, de s’assurer une place au paradis ainsi qu’un endroit prêt à recevoir sa sépulture et celles de ses descendants. En 1446, date du démarrage des travaux, l’acquisition d’un savoir intellectuel et spirituel par la population était aussi un objectif visé par William. Pour la plupart illettrés, les habitants de Roslin pouvait ainsi venir s’éduquer en décryptant les sculptures, vitraux et peintures dans la chapelle. 

Le Routard résume l’édifice ainsi, je cite « De plusieurs talents conjugués naîtra un chef d’œuvre architectural, une église à la décoration d’une rare complexité, digne d’un travail d’orfèvre. Les scènes bibliques sculptées et les voûtes à clefs pendantes, nervurées et ornées de rosaces, d’étoiles et de patères habillent l’édifice d’une aérienne dentelle de pierre, courant le long des piliers et de la voûte comme autant de vigne vierge ». Envoûtant n’est-ce pas ?

Nous voici à l’entrée de l’édifice. Nous devrons nous acquitter d’un ticket d’entrée à £9 chacun mais cela en vaut vraiment la peine (nous avons passé plus de 3h sur place !)

Sublime, surgissant d’un ciel écossais comme on les aime, la chapelle de Rosslyn vue de l’extérieur côté musée. 

Et en voici l’arrière, côté vallée.

Ci-dessus un monument de grès rouge qui s’élève à l’emplacement de la sépulture du 4e comte. 

L’aile que vous voyez ci-dessus a été ajoutée au XIXe siècle suite au passage de la Reine Victoria. Encore aujourd’hui, elle dénote complètement du reste du bâtiment. 


Voici ce qu’aurait dû être la chapelle si son commanditaire n’avait pas passé l’arme à gauche avant la fin des travaux en 1486 (après déjà 40 ans de travaux…!). Un projet deux fois et demie plus grand, au bas mot !


Ci-dessus (photo Google), l’un des cent Green Man de la chapelle, symbole de croissance et de fertilité naturelle, représentées par les sarments de vigne qui sortent de sa bouche.

Ci-dessus un ange tenant un écu décoré d’une croix engrêlée, le blason de la famille St Clair. 

La crypte, la plus vieille partie de la chapelle, qui aurait servi d’atelier lors de la construction et où reposeraient les dépouilles des barons de Roslin. C’est aussi la pièce qui a servi de lieu de tournage pour la fameuse scène finale de Da Vinci Code. 

Observez ce splendide pillier sculpté à gauche ci-dessus. La légende veut qu’un apprenti maçon, suite à un rêve, l’ait sculpté à l’insu et en l’absence de son maître. A son retour, le maître maçon fut si jaloux qu’il tua l’apprenti d’un coup de marteau sur la tête… fallait pas jouer avec la hiérarchie !

Les sculptures entourant le vitrail ci-dessus font l’objet de nombreuses controverses… il s’agit d’épis de maïs qui auraient été sculptés en 1460. Or, le maïs ne poussait qu’en Amérique à l’époque. Christophe Colomb n’aurait donc pas été le premier à y mettre le pied en 1492… interesting…!


L’ange ci-dessus porterait, toujours selon la légende, le coeur de Robert the Bruce, le grand Robert, qui battu les Anglais à la bataille de Stirling en 1314 et acquis alors l’indépendance de l’Ecosse tant désirée depuis William Wallace. Les deux fils de William Saint Clair aurait été missionnés d’emporter le coeur de Robert à Jerusalem mais ils furent tués en route en Espagne. Leurs assasssins reconnurent pourtant leur bravoure et autorisèrent que les corps des fils et le coeur de Robert retournent en Ecosse. L’ange ci-dessus prouve le lien étroit entre les St Clair et le roi d’Ecosse. C’est pas rien ! 

L’orgue a été installé après la visite de la Reine Victoria au XIXe siècle.

Ci-dessus, au centre, une étoile de Bethléem à huit bras sculptée. Elle représente Marie, Joseph, l’enfant Jésus, les trois Rois mages et trois bergers. 


Regardez cet ange pendu à l’envers, sur la gauche. Il représente Lucifer, ange déchu et ligoté.

Avez-vous remarqué ce plafond ? Il est ornementé de fleurs sculptées sur toute sa surface. Magnifique !

La chapelle a subi de graves dommages lors de la Réforme protestante à la fin du XVIe siècle, est restée près de deux siècles à l’abandon et a finalement été sauvée par la Reine Victoria qui, en la faisant inscrire sur les cartes royales, a attiré les curieux et a contribué à de nombreux travaux de restoration pour lui redonner sa splendeur d’antan. Le dernier grand chantier s’est déroulé de 2007 à 2012, suite à la sortie du film Da Vinci Code. En effet, la fréquentation du site est passée de 30 000 à 175 000 visiteurs par an, permettant de financer de lourds travaux de préservation. Le nombre de visiteurs n’a pas diminué depuis !

Après la chapelle, petit tour au château de Roslin, presque complètement détruit lors de la Réforme protestante. 

En route pour une balade dans la forêt adjacente, sur les traces de William Wallace…


Ci-dessous la caverne dans laquelle ce serait caché William Wallace lors de la bataille de Roslin en 1303 opposant Anglais et Ecossais lors d’une des premières batailles pour l’indépendance de ces derniers. Les Ecossais en ressortirent vainqueurs… mais l’Histoire ne les a pas ménagé ensuite !

Retour le long de la rivière jusqu’à la chapelle que vous pouvez observer ci-dessous avec notre petit Simon !

Retour à Edimbourg sous le soleil de fin de journée. Derrière nous, ci-dessous, le Balmoral, palace de la Capitale (et qui aurait parait-il le meilleur afternoon tea de la ville…). Devant nous, the Scott Monument. Et tout autour des pierres et encore des pierres. Une ville musée. 

Un commentaire Ajoutez le vôtre

  1. Yves dit :

    Ah!!! William Wallace et Robert the Bruce (fiston) !!! La période que j’adore dans l’histoire Ecossaise. Très chouette reportage ! Merci beaucoup
    Bises
    Yves

    J’aime

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